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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/260

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nuit porte conseil ! Z’ai déjà oune automobile pour demain, c’est quelque çose cela !…

Titin se coucha de bonne heure. Il n’avait pas autre chose à faire. Avant de s’endormir, il réfléchissait que, quoi qu’il arrivât de son aventure, il aurait appris bien des choses à l’école de ce gentilhomme plein d’expérience qu’était le comte Valdar.

Le lendemain matin, il prolongea son séjour au lit, ne s’étonnant point de n’avoir pas encore reçu, comme de coutume, la visite du comte. Il pensait que ce pauvre Odon, tout honteux de sa confession de la veille, n’osait reparaître devant lui sans la lettre tant attendue du chef des Hippothadée.

Cependant, le comte ne paraissait toujours pas. À onze heures, après avoir essayé vainement d’entrer en communication téléphonique avec lui, Titin se rendit à son appartement. Il apprit que le comte était sorti vers dix heures, mais personne ne put lui dire où il était allé.

Philosophe, notre futur prince remonta le long de l’avenue de Verdun, s’arrêtant devant certaines devantures, appréciant la couleur et le dessin des nouvelles cravates, le luxe nouveau de la lingerie masculine.

Comme il allait passer devant un bijoutier qui lui avait fourni les perles de ses boutons de chemise, il fit un brusque crochet, car il se rappelait que ce bijoutier se montrait assez impatient de n’avoir pas encore été payé, mais il n’avait pas fait quelques pas qu’il aperçut celui-ci qui le saluait de tout son buste replié, redressé, replié enfin, de la plus aimable gymnastique.

— Monsieur cherche peut-être M. le comte ?