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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/261

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lui demanda cet homme en lui adressant son plus engageant sourire. M. le comte sort justement d’ici. Oh ! il n’a fait que passer, le temps de me régler la petite note. Vraiment, monsieur Titin, ce n’était pas pressé…

Titin rentra à l’hôtel. Il n’y avait pas de doute ! Le comte avait reçu la lettre de Transalbanie et il commençait à régler les dettes avant toute autre chose. Un bon point pour le comte. Titin poussa un soupir. Il y avait trop peu de temps qu’il vivait sa nouvelle vie de prince pour n’être point gêné par toutes ces histoires de fournisseurs impayés, d’argent perdu, retrouvé, reperdu, par tous ces expédients qui déroutaient la plus folle imagination et dont, seule, profitait la cagnotte !

Titin pensait voir arriver le comte vers l’heure du déjeuner. Il trouvait tout de même surprenant que son singulier mentor qui n’ignorait point avec quelle anxiété il attendait, lui aussi, des nouvelles de Mostarajevo, ne l’eût pas averti d’un mot, sitôt le précieux pli reçu.

« Il aura voulu me faire une surprise », espéra Titin.

À deux heures, il n’y tint plus. Il avait déjeuné seul. Il se dit tout à coup :

« Je parie qu’il est retourné au « trente et quarante » avec le reste de l’argent ! »

Il sauta dans une auto et se fit conduire à Monte-Carlo. Là, personne n’avait vu le comte Valdar. Il rentra de nouveau à l’hôtel et il y rencontra un camarade de club qui lui annonça que le comte était à Cannes, où il jouait gros jeu à la table du « privé ».

Il y partit en hâte. À Cannes, il trouvait le