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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/294

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cœur, qu’elle sentait battre à gros coups sourds et qui n’en fut point calmé.

Soudain elle poussa un cri étouffé : c’était lui !

Il traversait le jardin.

Elle courut à la porte comme une folle et puis avant d’ouvrir, prit sa respiration. Quand il fut devant elle, elle ne put prononcer un mot. Simplement elle lui tendit son visage. Il l’embrassa. Il l’embrassa sur la joue, tranquillement, et referma la porte. Puis il dit :

— Giaousé est là ?

— Non, il n’est pas là, balbutia-t-elle. Elle ne savait plus ce qu’elle disait, mais lui non plus, assurément, pour lui demander une chose pareille.

Il pénétra dans le salon.

— Il fait sombre ici, pourquoi n’allumes-tu pas ?

En même temps il se dirigea vers un meuble Sur lequel étaient deux flambeaux. Il en alluma un.

Puis, se retournant vers elle :

— Il va venir ?

— Oh ! mon Titin !…

Et elle lui roula dans les bras.

Stupéfait, il la rejeta brutalement :

— Ah ! pas de ça, hein ?

Elle avait été assise du coup sur un canapé, sa tête heurta le mur. Elle ne poussa pas un cri. Elle resta là, sans un mouvement, le regardant avec des yeux énorme, la bouche ouverte, comme une idiote…

Au fait, elle était peut-être en train de devenir folle.

Lui, ne la regardait même pas. Il venait de