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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/310

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se reconnaissaient dans la bonne humeur de vivre, la joie du festin, la bravoure effrontée du Midi, enfin l’insouciance et la fantaisie bouffonne sans lesquelles il n’est point de raison de passer sur la terre. Le défaut de la cuirasse de Titin était qu’il aimait sérieusement, le pauvre !…

Et chacun savait cela. Ce n’était point pour rien que Hardigras avait interrompu les noces de Mlle Agagnosc. On comptait bien qu’il les reprendrait où il les avait laissées, mais pour son compte. Or, voilà que Toinetta, oubliant Titin, remettait sa main dans celle du prince Hippothadée ! Consternation dans la cité, on ne comprenait pas…

Qu’allait-il arriver, bon Diou ! quand Hardigras apprendrait une affaire pareille !

À cette question que chacun se posait, voilà que M. Bezaudin répondit pour la surprise de tous.

Ce très brave et honnête homme avait eu l’occasion d’exprimer son avis un jour que MM. Supia et Hippothadée étaient venus dans son cabinet pour lui soumettre tout un plan relatif à la cérémonie du mariage que l’on ferait la plus simple et la plus rapide possible, à une heure matinale, ce qui permettrait de rendre plus efficaces les mesures de sécurité que l’on allait lui demander.

— Messieurs, leur avait-il répondu, je ne prendrai aucune mesure de ce genre. Elles seraient tout à fait inutiles. Il n’arrivera rien du tout.

— Vous avez vu Titin ? interrogea fiévreusement Supia.

— Non point ! Depuis le dernier événement