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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/347

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reaux de laquelle il eût pu apercevoir la figure spectrale de la Cioasa que les cris du dehors et les reflets de l’incendie avaient retenue chez elle et qui n’aurait pas ouvert pour un empire. Puis il arriva, hagard, à la villa, où il pénétra.

Il tâtonna, ouvrit une porte qui était celle du salon et avança encore de quelques pas. Soudain il fit un bond en arrière. Il venait de rencontrer quelque chose… quelque chose… un obstacle qui cependant avait cédé et était revenu sur lui, un « obstacle sans résistance ». Il se demanda s’il n’allait pas devenir fou. Il n’osait avancer, il n’osait appeler.

Quelques secondes interminables s’écoulèrent.

Puis il pensa que les incidents de tout à l’heure lui avaient un peu troublé la cervelle. Il se rappela qu’il avait un briquet dans sa poche. Il le sortit en tremblant. Ce n’est qu’au troisième essai qu’il parvint à en faire jaillir une lueur. Aussitôt un cri rauque lui déchira la poitrine, le briquet lui échappa des mains et il roula sur le tapis.

Une demi-heure plus tard, un homme bousculait tous ceux qui se pressaient encore autour des débris fumants de la masure de la vieille Bibi. Il arrivait au maire et l’entraînait avec lui, proférant des propos incohérents d’où l’on ne retenait que ces mots : « Épouvantable… malheur épouvantable ! »

C’était Hippothadée qui faisait figure de fou.

Certains le reconnurent. Tous entrèrent à la Patentaine derrière le maire et lui.

Quand ils arrivèrent dans le salon qu’éclairait une lampe près de laquelle se tenait la