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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/362

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s’en remettaient entièrement à leur hospitalité.

— Car, ajouta-t-il, il convient de s’expliquer et de faire cesser un état de choses qui n’aurait dû jamais renaître depuis qu’on a mangé, il y a de cela, hélas ! bien des années, le tourta de bléa de la paix, tous ensemble !

Le Petou répondit :

— Faites. S’il en est ainsi, vous êtes tous les bienvenus, car le mal qui nous ronge en ce moment, Artus, est « un mal souffrant ! »

Mais quelques-uns de la Fourca qui se rappelaient les mauvaises manières du Bolacion s’écrièrent en le montrant :

— Pas celui-là !

— J’ai amené celui-là, fit Arthus, parce qu’il a plus à vous demander pardon que les autres !

— Alors, qu’il entre, dirent ceux de la Fourca.

Et les deux troupes, s’observant en silence, gravirent les ruelles tortueuses qui conduisaient à l’esplanade.

Arrivé là, Arthus, d’un geste large sembla embrasser l’horizon et il dit :

— Ah ! mes amis, le beau pays que nous avons là ! En est-il de plus plaisant au monde, de plus chargé de fleurs et de parfums, de mieux aimé du soleil, roi des cieux, de mieux orné du sourire des dames, qui fournisse olives plus suaves, fruits plus dorés et petits vins plus déliés et guillerets pour le festin ? Entre nos montagnes et cette faucille d’azur, miroir de beauté où je vois l’image chérie de notre Nissa, notre pays se creuse comme une coupe enchantée où nous devrions boire à genoux le