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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/398

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Italie. Mon sort est assuré. Je te dirai tout demain. Méfie-toi de Peruggia !

On peut penser que la nuit de Titin fut légèrement agitée.

Enfin, le moment arriva où il se trouva seul avec Paolo Ricci. Celui-ci sortit de sa poche une lime, de l’huile, de l’étoupe et de la mie de pain. Il commença de scier un barreau tout en lui expliquant à voix basse qu’il lui suffirait d’entamer ainsi deux barreaux et que Tantifla se chargeait par la suite de les tordre comme bâtons de réglisse.

Comme cette fenêtre donnait juste dans un chemin de ronde, à l’intérieur de la prison, Titin commença par montrer fort peu d’enthousiasme pour un plan d’évasion qui lui paraissait aussi sommaire.

— T’occupe pas ! fit Paolo… On a pensé à tout, c’est Giaousé qui dirige l’affaire !

— Giaousé ! souffla Titin, stupéfait, alors, je suis fichu.

Titin ne fut mis vraiment au courant de l’affaire que le surlendemain. Il haussa les épaules.

— Mon vieux ! lui fit Paolo, il ne faut pas te f… de nous. Nous avons retourné la chose sur toutes ses coutures. Si nous nous sommes arrêtés à ce plan-là, c’est qu’il n’y a pas à choisir. Il faut qu’il réussisse. À nous sept, c’est bien le diable si nous n’en venons pas à bout.

— Sept, c’est beaucoup, fit Titin. Il pensait qu’il eût préféré qu’ils fussent six et qu’on eût laissé de côté le Giaousé, dont le rôle, dans cette nouvelle aventure, ne lui disait rien qui vaille.