Aller au contenu

Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/404

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXVI

Comment Hardigras se comporta devant l’échafaud

En ville, tout le monde espérait qu’il s’évaderait. Ne l’avait-il pas quasi annoncé ? Quand on sut que sa tentative avait échoué et que Tantifla, Tony Bouta et Aiguardente n’avaient réussi qu’à se faire jeter aux cachots, il y eut bien des soupirs et une grande désolation.

Depuis quinze jours, M. Bezaudin avait entrepris une tournée de conférences dans la cité et dans tous les petits pays environnants où il s’efforçait de démontrer la parfaite innocence de Titin. Comme on ne demandait qu’à le croire, il obtenait partout le plus grand succès.

Il se faisait accompagner dans ces tournées par ces deux nouveaux experts dont nous avons parlé. Car il s’en trouve toujours pour prouver que les experts officiels ne sont que des ânes, et aussi par le Budeù et Gamba Secca, ex-inspecteur des finances et chef du personnel du Bastardon, qui lui servaient de secrétaires.

M. Bezaudin se rendait parfaitement compte que le meilleur de son argumentation sortait du cœur et que ce n’est point avec l’aide de cet organe que l’on arrête le cours de la justice. Tout de même, il avait pensé qu’en