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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/422

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« Bella Nissa » et d’où il était revenu avec deux cent soixante-quinze francs quatre-vingt-cinq !… Assassin ! Ah ! certes, il pouvait faire le brave et rire des avertissements des Souques et Ordinal ! Il savait bien qu’on ne l’assassinerait pas, lui !

On frappa à la porte. C’était la femme de chambre. Elle s’aperçut tout de suite de l’état de bouleversement dans lequel se trouvait sa maîtresse. Elle-même était fortement émue.

— Laissez-moi, je n’ai besoin de personne. Le prince est sorti, n’est-ce pas ? Eh bien ! je vous donne congé à tous !

— Madame, c’est quelqu’un qui vient de monter l’escalier de service, quelqu’un qui vient de la Fourca de la part, m’a-t-il dit, « de la mère Bibi ». Il voudrait voir madame la princesse tout de suite.

— Il ne vous a pas dit son nom ?

— Non, madame, seulement, madame, la cuisinière et moi, nous l’avons reconnu !…

— Qui est-ce ? demanda Toinetta, haletante.

— C’est Titin !

Toinetta eut un cri :

— Le malheureux ! Faites-le entrer dans le couloir. Tout de suite et pas un mot.

— Ah ! madame ; nous nous ferions plutôt tuer ! Pauvre Titin ! Si vous saviez dans quel état il est !

— Mon Dieu !…

Elle passa dans son boudoir. Titin entra. Il s’appuya contre le mur. Elle put croire qu’il allait tomber. Elle l’étreignit dans ses bras.

— Ah ! mon Titin, qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?