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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/437

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assigne dans le même temps à comparaître ledit jour pour être entendu « dans leurs témoignages », Giaousé, dit le Babazouck, la Tulipe, premier clerc de notaire à la Fourca, et le Bolacion, de Torre-les-Tourettes. »

On comprend l’émotion soulevée par cette annonce ambulante. Si Titin, condamné à mort, n’hésitait point à se montrer sans défense, c’est que non seulement il était sûr de son bon droit mais (ce qui valait encore mieux) en état de le prouver. Ensuite, il semblait bien ressortir des termes mêmes de l’affiche qu’il assignait Giaousé, la Tulipe et le Bolacion devant les juges « de blec », moins pour user bénéficiairement de leur témoignage que dans le dessein de s’en servir contre eux-mêmes. Et ainsi se contrôlaient les paroles inexplicables de Toton Robin : « Notre Titin a été sauvé par des judas ! »

À quoi le bon sens populaire répondait : « Sans ces judas-là, il n’en serait pas moins aujourd’hui guillotiné. »

Un malaise nouveau s’était emparé des esprits et l’absence de Babazouk et du Bolacion n’était pas faite pour calmer l’inquiétude générale.

Quant à la Tulipe, il ne sortait guère de son étude, très absorbé par les travaux qui avaient pris leur origine dans les décès survenus dans la famille Supia.

Toton Robin donnait de furieux coups sur son enclume et tirait de terribles feux d’artifices de son métal en ignition.

En savait-il plus long que les autres pour montrer cette fureur à peine contenue ?

Il y avait quelque chance à cela, car c’était