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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/442

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« On tenait naturellement à ce que le mariage et la reconnaissance qui en résulterait restassent longtemps encore ignorés pour n’éveiller aucun soupçon. D’où cette retraite dans un pays perdu du Jura.

« Entre temps, on avait parlé à la Cioasa de son enfant qui n’était pas mort !… On la préparait à une grande joie.

« Mais il fallait faire vite. Le pli contenant toutes preuves nécessaires ne devait être livré à la Cioasa qu’après la mort de la Boccia !… D’où l’assassinat de la rue de la Toussau et la disparition de la Manchotte, à qui la Boccia avait fait certaines confidences.

« On avait certainement envoyé la Manchotte rejoindre Nathalie… Où ? Ah ! les malheureuses !… »

— Eh bien ! Titin, vous ne dites rien ? lui jeta Ordinal en ramassant fiévreusement son dossier.

— C’est terrible ! fit Titin… Mais je voudrais savoir exactement quel a été le rôle de Giaousé dans toutes ces horreurs ? C’est ce que je vais lui demander.

— Mais vous êtes fou ? s’écrièrent MM. Ordinal et Souques. Qu’est-ce que vous allez faire ? Il y a dans ce dossier toutes les preuves de votre innocence ; vous devriez nous suivre, rentrer avec nous à Nice ! Quant à Giaousé, nous nous chargerons de vous l’amener, mais entre deux gendarmes et en bonne compagnie…

— En attendant, je suis condamné à mort, mon cher monsieur Ordinal… Retournez donc à Nice tous les deux et quand je pourrai y rentrer sans danger, vous m’avertirez !