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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/443

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Ils s’en allèrent en hochant la tête. Titin dit à Barnabé :

— Oui, il y a des choses qui ont besoin d’être tirées au clair ! Je ne puis pourtant pas oublier que Giaousé a risqué sa peau pour sauver la mienne !

C’est là-dessus que Titin, par les soins de Toton Robin, avait fait tambouriner le « jugement de blec ».

Et nous voici à la veille d’un des jours les plus sombres de l’histoire de la Fourca, d’un de ces jours qui font époque et dont la légende, de génération en génération, est transmise.

C’était le samedi soir et les cabanons étaient restés ouverts une grande partie de la nuit. On n’avait aucune nouvelle. Toton Robin restait invisible. Le maire et le curé paraissaient inquiets.

Le Petou avait fait une petite fortune dans l’olivier et il avait, outre deux ou trois bastidons, entre la Fourca-Nova et la Costa, bonne et solide maison en la vieille ville. C’est là que Mme Petou donnait à goûter ses confitures, qui étaient célèbres, et ses liqueurs tout à fait gaillardes. C’est encore là que les deux maires restèrent en face l’un de l’autre, attendant impatiemment Toton Robin, qui n’arrivait pas.

— Nous sommes sous le coup de quelque nouveau malheur ! faisait Arthus.

— C’est à craindre ! approuvait la brave dame.

Arthus, le maire de Torre-les-Tourettes, était arrivé sur le coup de minuit à la Fourca et s’était enfermé chez le Petou qui lui raconta