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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/93

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— Ça non, monsieur Supia ! Arrêtez les frais !… Vous avez besoin de moi ? De quoi s’agit-il ?

— Eh bien, voilà ! monsieur Titin ! Nous sommes, depuis plus d’un mois, victimes, à la « Bella Nissa », d’un cambriolage éhonté !…

— Ah ! c’est donc ça ! C’est pour l’histoire de Hardigras !…

— Vous y êtes, monsieur Titin !… Vous êtes au courant comme tout le monde, hélas ! de nos malheurs… Vous savez ce qui est arrivé à nos veilleurs de nuit, à cet excellent M. Morelli, aux agents de la Sûreté… Ce malfaisant personnage nous a toujours glissé dans les doigts… Enfin, bref, je désespérais de jamais mettre la main sur cet abominable individu quand ma filleule Antoinette m’a dit : « Eh ! Parrain !… il y a bien quelqu’un qui te l’arrêterait tout de suite, ce méchant Hardigras, c’est Titin, qui a toujours fait ce que j’ai voulu !… » Et voilà toute l’histoire, cher monsieur Titin ! Je vous ai fait la commission d’Antoinette, qu’en pensez-vous ?

— Vous avez de la chance, monsieur Supia, que ce soit Mlle Antoinette qui me demande cela : avec vous, il n’y aurait rien de fait !… foi de Titin ! et je vais vous dire pourquoi… Quand votre Hardigras a commencé ses mauvaises farces, savez-vous à qui vous avez pensé tout de suite ? Vous en souvenez-vous, monsieur Supia ?… Eh bien ! vous vous êtes dit : « Il n’y a qu’un méchant garnement au monde qui soit capable de m’en faire voir de toutes les couleurs comme ce Hardigras… C’est Titin-le-Bastardon !… » Et vous m’avez fait surveiller, monsieur ! J’ai été suivi nuit et jour par vos