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Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/94

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agents ; ils m’ont fait faire une pinte de bon sang, vous pouvez m’en croire… Je n’ai rien dit et j’ai pris la chose en rigolant parce que tel est mon caractère… Aujourd’hui que vous avez reconnu votre erreur…

— Je la reconnais ! On ne peut rien vous cacher, monsieur Titin !

— Aujourd’hui vous venez me dire : « Il n’y a qu’un gars comme vous qui soit capable d’arrêter Hardigras !… » Vous m’avouerez que j’aurais tous les droits de vous envoyer promener !…

— Monsieur Titin ! ne vous fâchez pas ! Il n’y a pas que moi qui ait cru d’abord ce que vous dites !… Je ne veux nommer personne…

— Passons ! dit Titin, je m’en fiche de ce qu’on peut dire ou ne pas dire !… Quand on a sa conscience pour soi !…

— Je vous ai fait surveiller, je vous en demande pardon ! mais il y a beau temps que je ne me préoccupais même plus de ce que vous faisiez !…

— Oui ! quand vous avez été assuré que je m’avais pas quitté la « Fourca » !…

— Monsieur Titin, il y a plus de trois semaines que je ne savais même point où vous vous trouviez, la preuve, c’est que cet excellent M. Morelli est allé, à tout hasard, vous chercher place Arson !…

— Avez-vous parlé de vos premiers soupçons à Mlle Antoinette ?…

— Pensez-vous, monsieur Titin !

— Vous avez eu tort, monsieur Supia, car vous en auriez été débarrassé tout de suite !… Je la connais, Mlle Antoinette !… Ce n’est