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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/103

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DE ROULETABILLE
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de la troisième aimée. Sur quoi il lui remit une lettre blanche qui lui permettait, à lui et à ses compagnons, d’aller où ils voulaient et partout où ils le jugeaient bon pour l’accomplissement de leur tâche.

Toutefois, le général ne crut point devoir cacher aux reporters qu’il leur serait à peu près impossible de correspondre avec Paris avant que l’armée eût atteint la ligne de Kirk-Kilissé-Selio-Lou, c’est-à-dire avant qu’elle ne fût sortie de l’Istrandja-Dagh ; toutes les lignes de la région avaient été détruites par les Turcs, et les Bulgares passaient si vite qu’ils ne prenaient même point le temps de les rétablir.

— Ce n’est ni à Almadjik où nous sommes aujourd’hui, dit le général, ni à Kadikeuï, où nous serons demain à midi, ni à Demir-Kapou, où nous serons demain soir, que vous pourrez télégraphier… dit-il, mais je vous donne rendez-vous à Akmatcha. Là, nous devons rétablir toutes les communications avec l’armée jusqu’à Mustapha-Pacha, jusqu’au quartier général, avant de tenter l’assaut des lignes de défense de Kirk-Kilissé. Si vous êtes là, dans les premiers jours, je vous promets de faire partir vos télégrammes, s’ils ne sont pas compromettants, mais ne tardez pas, car je ne pourrai plus répondre de rien sitôt que les opérations importantes auront commencé.

— Eh bien, général, nous allons partir tout de suite, fit Rouletabille. Comme cela, nous serons à peu près sûrs d’arriver à temps et de tout voir…

— Comme vous voudrez ! répondit le chef, mais