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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/105

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DE ROULETABILLE
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— Elle sera victorieuse, lui répondit-il.

Le lendemain, vers midi, les jeunes gens, avec l’avant-garde d’une brigade de la cinquième division arrivaient à Kadikeuï. Mais La Candeur n’était pas avec eux !…

Rouletabille ne lui avait accordé que trois heures de repos, et quand Tondor l’avait éveillé, La Candeur s’était mis dans un état de rage terrible, menaçant d’étrangler le domestique de Vladimir s’il se permettait de troubler encore son sommeil.

Alors Rouletabille avait ordonné à la petite caravane de partir sans plus s’occuper de La Candeur. Cependant il avait eu soin d’aller chercher sous la tête du reporter la fameuse serviette pleine d’articles qui, à travers toutes ces aventures, ne quittait jamais le bon La Candeur et lui servait d’oreiller.

Ils déjeunèrent en quelques minutes à Kadikeuï et se dirigèrent sur Demir-Kapou.

La petite caravane suivait lugubrement un étroit sentier, à la file. D’abord Tondor en éclaireur, puis Vladimir, puis Ivana, puis Rouletabille. Tous étaient fort mélancoliques pour des raisons différentes. Vladimir était triste parce que La Candeur lui manquait.

Autour d’eux, au-dessus d’eux, sur les cimes, ou marchant dans d’étroites vallées, les éclaireurs d’avant-garde de la prochaine colonne leur faisaient un cortège fort disséminé. De temps en temps, on entendait un coup de fusil… puis tout retombait à son morne silence. On traversait un désert dont tous les anciens