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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/106

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LES ÉTRANGES NOCES

habitants, les Turcs comme les Bulgares, avaient fui, instruits par les premières expériences.

Des colonnes de fumée montaient çà et là de chaumières en ruines.

Tout à coup, les jeunes gens entendirent un galop derrière eux et Vladimir poussa un cri de joie : il avait reconnu dans le nouvel arrivant La Candeur avec sa cantine aux chaussures qu’il avait retrouvée parmi le bagage rapporté, quelques jours auparavant, de la Karakoulé par Athanase. La Candeur crevait une mule sous lui pour rejoindre Rouletabille. Sa bête fit encore quelques pas, après avoir rejoint le cheval de Rouletabille, et puis s’abattit. Mais La Candeur avait déjà sauté sur le chemin et se précipitait vers son chef de reportage.

— Ah ! bien ! lui cria-t-il. Tu as la serviette !

Et il poussa un soupir de soulagement…

Ayant soufflé un peu, il reprit :

— Figure-toi que je rêvais que Marko le Valaque venait, pendant mon sommeil, me dérober ma serviette !… alors je me suis réveillé… je tâte sous ma tête !… Rien !… je bondis. Il n’y avait plus de serviette !… et vous étiez tous partis !… Alors, Rouletabille, j’ai pensé que tu pouvais très bien m’abandonner dans ce pays de sauvages…

— Au milieu de trente mille hommes qui veillaient sur ton repos !. dit Rouletabille très froid.

— Tu pouvais très bien m’abandonner, moi, mais j’ai pensé que tu étais incapable d’abandonner la ser-