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LES ÉTRANGES NOCES

— Comment se fait-il que La Candeur porte maintenant cette serviette que je vous avais confiée ?

— Monsieur, il me l’a achetée !

— Ah ! ah !… Il vous l’a achetée ! Et vous trouvez tout naturel de vendre une serviette qui ne vous appartient pas… de la céder pour quelques sous, au premier venu !…

— Monsieur, je ne l’aurais pas vendue au premier venu !…

— Allons donc ! Il n’aurait eu qu’à y mettre le prix ! Je vous connais maintenant, beau masque !…

— Monsieur, je suis fâché que vous ayez une aussi mauvaise opinion de moi ! Je vous répète que je ne l’aurais pas vendue au premier venu parce que le premier venu ne me l’aurait jamais payée aussi cher que La Candeur !… et je ne vous cache pas, monsieur, que c’est à cause de l’importance de la somme que j’ai cédé votre serviette…

— Qu’est-ce que vous me racontez, Vladimir ? La Candeur n’a pas le sou !…

— La Candeur, monsieur, est très riche… ou du moins il l’était !…

— Enfin ! il ne vous a pas acheté cette serviette quarante mille francs !… Il est trop tard !…

— Monsieur, il me l’a achetée cent mille !…

— Cent mille francs !…

Ici, La Candeur, qui avait écouté tout ce dialogue, se redressa de toute sa taille, qui était haute, et il dit :