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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/114

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LES ÉTRANGES NOCES

ce point ? gronda Rouletabille qui adorait La Candeur.

— Rouletabille, ne me méprise pas trop !… c’est le seul vice qui me reste des trois que j’avais quand tu ne me connaissais pas encore !…

— Et quels vices avais-tu donc encore, La Candeur ?

— Le vin et les femmes !

— Pas possible ! je ne te vois jamais parler à une femme et tu ne bois guère !…

— Je m’étais mis à boire par désespoir ! Tu saisis !…

— Parfaitement !… Tu aimais et tu n’étais pas aimé ?…

— Ce n’est pas ça du tout… Chaque fois que j’ai voulu être aimé d’une femme, ça n’a pas été long, dit La Candeur ; je n’avais qu’à me montrer, et, comme je suis assez bel homme, la chose était faite tout de suite…

— Alors ?

— Alors, j’avais tant de succès près des femmes que c’est ce qui m’a porté malheur. Non seulement, j’avais les femmes que je désirais… mais il s’est trouvé une femme qui a voulu m’avoir et que je ne désirais pas…

— Oui-da !… Elle n’était point jolie ?…

— Ce n’était point qu’elle fût laide, mais elle était toute petite… Oh ! j’ai rarement vu une aussi petite femme… Elle aurait eu du succès dans les cirques ;