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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/115

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DE ROULETABILLE
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mais elle n’allait point dans les cirques, car elle était comtesse…

— Mâtin, tu te mets bien, La Candeur…

— Écoute, Rouletabille, je te raconte toute ma vie parce que je ne veux plus rien avoir de caché pour toi, mais promets-moi le secret, car il m’est arrivé une aventure épouvantable avec cette comtesse…

— Que t’est-il donc arrivé, grands dieux ?

— Je me suis marié avec elle !…

— C’est vrai ?… Je ne t’appellerai plus que M. le comte !…

— Garde-t’en bien, malheureux, si tu tiens à ma tête !

— Eh mais ! tu m’intrigues ! Raconte-moi donc comment tu t’es marié, toi si grand, avec une aussi petite femme que tu n’aimais pas et que tu ne désirais pas ! Mais sans doute désirais-tu devenir comte ?…

— Pas du tout ! voici comment les choses se sont passées : je monte en wagon ; la petite femme en question est si petite que je ne l’aperçois même pas !… je m’endors… mais bientôt je suis réveillé par des cris perçants et je vois devant moi une espèce de poupée qui gesticule et dont les vêtements étaient dans le plus grand désordre… en même temps le train s’arrêtait et presque aussitôt un contrôleur se présentait… La poupée déclare en pleurant que j’ai voulu abuser de son innocence !… je proteste de toutes mes forces !… on ne me croit pas !…

— Pauvre La Candeur !…