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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/118

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LES ÉTRANGES NOCES

de ma vie, exprima le bon La Candeur, les larmes aux yeux.

— Alors, elle te battait ?

— Comme plâtre !…

— Et tu ne lui rendais pas les coups qu’elle te donnait !…

— Je ne le pouvais pas !… Si je lui avais donné une gifle ou un coup de poing, elle en serait morte et j’aurais été pendu, bien sûr !…

— Et je ne t’aurais pas connu !… Tu as bien fait de ne pas la battre, La Candeur… Mais elle ne devait pas te faire grand mal, elle était si petite !…

— C’est ce qui te trompe !… Ainsi, elle me pinçait à me faire crier, me tirait les cheveux à me les arracher !…

— Tu te mettais donc à genoux !

— Non ! c’est elle qui montait sur les meubles. Par exemple, j’entrais dans une pièce après avoir prudemment poussé la porte et constaté que ma femme n’y était pas. Pan ! je recevais une gifle ou j’avais un petit démon pendu à ma chevelure ! Elle m’avait attendu, montée sur une chaise ou cachée sur une console… Tu m’avoueras que, dans ces conditions, la vie devenait impossible !…

— Je l’avoue !…

— Et elle me trompait !…

— Ah bien !…

— Elle me trompait avec un autre géant, un tambour-major de highlanders avec lequel elle gaspillait