Aller au contenu

Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
125

Ivana se leva immédiatement pour suivre la troupe.

Elle avait arraché, dans l’après-midi, un fusil aux mains crispées d’un mort, s’était ceinturée d’une cartouchière, et avait déclaré qu’à la première occasion elle ferait le coup de feu. Sur une observation de Rouletabille, elle n’avait pas hésité à rejeter l’insigne de la Croix-Rouge.

Cependant, si elle s’était exposée volontairement aux balles turques, dans le courant de l’après-midi, elle n’avait encore pris part à aucune mêlée. Cette fois, Rouletabille vit bien qu’elle en devait avoir sa part.

Elle s’était jetée dehors, sous la pluie, sans dire un mot aux reporters. Rouletabille aussitôt s’était levé, mais La Candeur lui mit la main sur le bras.

— Minute !… Que vas-tu faire ? lui demanda-t-il.

— Empêcher cette folle de se faire tuer !

— Je te préviens, dit La Candeur, que pour empêcher cette folle de se faire tuer, tu vas te faire tuer toi-même !…

— Possible ! répliqua l’autre.

— C’est ton affaire ! dit La Candeur d’une voix rauque, mais je te préviens également que comme je suis bien décidé à ne pas te quitter, tu vas me faire tuer aussi !

— Et moi aussi, dit Vladimir, car je ne quitte pas La Candeur.

— La Candeur et vous, Vladimir, je vous ordonne de rester ici jusqu’à la fin de l’action… dit Rouleta-