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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/141

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DE ROULETABILLE
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avec l’argenterie… Regardez dans ce cabinet. Peut-être y trouverez-vous quelque objet sans valeur !…

Vladimir alla tout droit au bureau… Il vit les papiers, les blancs-seings, les cachets…

Peu scrupuleux, il se jeta là-dessus, rafla le tout, malgré les protestations de Rouletabille :

— Malheureux, que faites-vous là ?…

— Ce que je fais là ?… répliqua tranquillement Vladimir. Mais simplement mon devoir !… Si nous avons besoin un jour de « laissez-passer » et de blancs-seings pour nous promener parmi les armées turques, en admettant qu’il en reste encore, nous serons très heureux d’avoir la signature et le cachet du général en chef !…

— Je ne vous dis pas le contraire, Vladimir, répondit en hochant la tête Rouletabille, mais il faut qu’il soit bien entendu que ceci s’est passé en dehors de moi !… Moi, j’ai des responsabilités, je représente ici la presse française qui ne doit user que d’honnêtes procédés. Vous, vous êtes Vladimir de Kiew, vous pouvez prendre sur les tables et même dans les tiroirs tout ce qu’il vous plait, ça n’étonnera personne !… Maintenant, allons-nous-en d’ici !… ajouta-t-il… Nous n’avons plus rien à y faire !…

Les soldats du général Dimitrief apprirent donc que Kirk-Kilissé était tombé entre leurs mains, alors qu’ils s’apprêtaient encore à combattre.

Et c’est ainsi que les deux grands forts cavaliers de Raklitza et de Skopes, qui couvraient la ville au