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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/145

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DE ROULETABILLE
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— Moi aussi ! fit M. Priski, mais vous voyez, j’en ai été quitte pour une oreille… bien que, dans le moment, j’en aie vu, comme on dit, trente-six chandelles !

Le majordome de Kara-Selim avait en effet un bandage qui lui tenait tout un côté de la tête. À part cela, il ne paraissait point avoir perdu le moins du monde sa bonne humeur.

— Si j’ai eu de la chance, vous en avez eu aussi, vous autres, de vous en être tirés !… émit avec politesse M. Priski.

— Ce n’est pas de votre faute, monsieur Priski !…

— Dame !… répondit l’autre. On se défend comme on peut ! C’est vous qui avez commencé à m’arranger[1]

— La paix ! commanda La Candeur. Maintenant, M. Priski est notre ami ! N’est-ce pas, monsieur Priski ?

— Oh ! répliqua l’autre ; à la vie à la mort ! Rien ne nous sépare plus !…

— Et la preuve que M. Priski est notre ami, c’est qu’il nous offre ce beau poulet rôti !…

— Est-ce possible ! monsieur Priski ! s’écria Vladimir en apercevant un magnifique poulet tout doré que La Candeur venait de sortir de sous une assiette…

— Et aussi, continua La Candeur, de quoi l’arroser !… Regarde-moi ça, petit frère… Trois bouteilles de vieux bourgogne, mais du vrai !…

  1. Voir Le Château Noir.