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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/146

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LES ÉTRANGES NOCES

— Monsieur Priski, il faut que je vous embrasse ! s’écria Vladimir.

Et il sauta au cou de M. Priski en répétant :

— Du bourgogne, monsieur Priski !… du vrai bourgogne !… moi qui n’ai jamais bu que du bourgogne de Crimée !.. Vous pensez !…

— Pommard 1888 !

— 1888 ! vingt-cinq ans de bouteille !… Ah ! monsieur Priski !… Et où donc avez-vous trouvé ces trésors ?…

— D’abord, asseyons-nous et mangeons, conseilla La Candeur, dont les yeux sortaient de la tête à l’aspect de toutes ces victuailles… On commence par le jambon ?…

— Non, par le cervelas !…

— Et on finit par le poulet !…

— D’abord, goûtons au pommard !… On peut bien en déboucher une bouteille !…

— Moi, fit La Candeur, je suis d’avis que l’on débouche les trois bouteilles !… Comme ça, nous aurons chacun la nôtre !…

— Va pour les trois bouteilles tout de suite, dit Vladimir, seulement tu y perds !…

— Pourquoi ? questionna La Candeur, tout de suite inquiet.

— Parce que tu aurais certainement bu à toi seul, autant que moi et M. Priski…

— Bah ! vous pourrez toujours me passer vos restes !