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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/153

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DE ROULETABILLE
149

Je me suis dit : « Voilà des alliés tout trouvés ! »

— Monsieur Priski ! interrompit Vladimir, c’est deux mille levas !…

— En voilà mille, dit aussitôt M. Priski en ouvrant son portefeuille et en tirant des billets qu’il tendit à La Candeur. Je donnerai les autres mille quand vous aurez remis la lettre…

— Prends cet argent ! dit La Candeur à Vladimir, moi, je ne veux pas y toucher… il me semble qu’il me brûlerait la main…

— Tu as raison ! dit Vladimir. Il y a des choses qu’un reporter français ne peut pas se permettre !

Et il empocha les billets.

— Voici la lettre, maintenant, dit M. Priski en tendant un pli cacheté à Vladimir.

— Donnez-la à monsieur ! fit Vladimir en montrant La Candeur ; c’est avec lui que vous vous êtes entendu et je ne suis que son serviteur !…

Mais La Candeur se récusa encore avec une grande politesse :

— Vous comprendrez, monsieur Priski, que moi, je ne puis toucher à cette lettre, ayant juré à Rouletabille de veiller sur cette jeune fille. Si Rouletabille apprenait jamais que, ayant juré cela, j’ai fait passer en secret une lettre de cette nature à Mlle Vilitchkov, il ne me le pardonnerait jamais !…

— Et s’il apprenait que c’est par moi qu’elle est entrée en possession de la lettre, il me tuerait sur-le-champ… dit Vladimir.