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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/176

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LES ÉTRANGES NOCES

— Nous n’y sommes pas ! dit Rouletabille.

— Nous y serons demain ! nous avons l’auto.

— Les routes sont abominables, objecta Vladimir.

— Si elles étaient bonnes, répondit l’officier, nous serions à Zagora cette nuit… Enfin nous y serons le plus tôt possible. Messieurs, je reviens vous chercher avec l’auto dans une demi-heure. Vous préviendrez Mlle Vilitchkov.

— C’est entendu, répondit Rouletabille, et il frappa à la porte de la jeune fille pendant que l’officier s’éloignait.

— Entrez, fit la voix d’Ivana.

Il la trouva debout, tout près de la porte, avec des yeux d’épouvante, se retenant au mur.

— Mon Dieu, qu’avez-vous encore ? demanda le reporter…

— J’ai entendu… fit-elle dans un souffle.

— Et c’est la perspective de retrouver le général-major qui vous met dans cet état ?

— Que me veut-il ?

— Ma foi, je n’en sais rien, mais mon avis est qu’après ce que vous avez fait pour votre pays, ajouta-t-il très énervé, vous n’avez pas à vous effrayer d’une pareille entrevue !…

Elle s’enveloppa dans un manteau, s’assit et attendit le retour de l’officier avec une tête de condamnée à mort. Elle frissonnait. Rouletabille lui demanda si elle avait froid. Elle ne lui répondit pas.