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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/177

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DE ROULETABILLE
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Quand on entendit la trompe de l’auto, elle se leva tout à coup, comme réveillée en sursaut, et elle fixa l’officier qui entrait, de ses étranges yeux d’effroi. L’officier se présenta, salua, baisa la main d’Ivana et lui dit que tous les amis de sa famille seraient heureux de la revoir. Elle ne manquerait point d’en trouver à Staraä-Zagora. Il lui cita des noms.

Elle l’écoutait plus morte que vive.

Rouletabille dut lui offrir son bras pour monter dans la voiture.

Les trois jeunes gens l’y suivirent. Ce fut un voyage horrible, des heures de fatigue sans nom… Elle ne se plaignit pas. Le lendemain, après avoir failli rester vingt fois en route, après avoir été arrêtés à chaque instant par d’interminables mouvements de troupes, ils arrivaient à Stara-Zagora.

L’auto se rendit immédiatement à la gare, où le général couchait dans son train pour être prêt à se rendre immédiatement sur tel ou tel point de la frontière, selon les événements… Là, ils apprirent que le général-major était déjà sorti. Il devait être en ville, chez un notable commerçant, Anastas Arghelof, où il tenait souvent conseil avec le général Savof et le président de la Chambre, Daneff, qui représentait le pouvoir civil auprès de l’état-major général.

Mais là on apprit que le général-major était monté en auto avec M. Daneff et s’était fait conduire dans la direction de Mustapha-Pacha où les troupes bulgares avaient remporté récemment un gros succès.