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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/185

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DE ROULETABILLE
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Sofia ; il avait pénétré nuitamment sous leur tente ; il s’était emparé des correspondances qu’il avait expédiées à Paris sous son nom, et puis il avait fait pis encore que cela ! Pour se débarrasser de la concurrence du représentant de l’Époque, il n’avait pas hésité à dénoncer Rouletabille et ses compagnons aux autorités turques comme espions du général Stanislawoff, au risque de les faire fusiller !

Le reporter raconta leur arrestation par l’agha. Quand il eut fini sur ce chapitre, un concert de malédictions s’éleva à l’adresse de Marko le Valaque.

— C’est un misérable. Il faut se venger, s’écriaient les uns.

— Il faut le dénoncer, menaçaient les autres.

Soudain Vladimir dit :

— Attention, le voilà !

— Laissez-moi faire, pria Rouletabille, c’est à moi qu’il appartient de le traiter comme il le mérite. Quant à toi, La Candeur ! tu n’as plus « voix au chapitre ! » Je te prie de ne plus te mêler de rien !… Mes affaires ne te regardent plus !

Ce disant il faisait disparaître les numéros de la Nouvelle Presse dans la serviette qu’il avait reprise à La Candeur, lequel faisait vraiment peine à voir.

Marko le Valaque entra dans le salon, ne semblant se douter de rien. Tout à coup, il aperçut Rouletabille. Il pâlit un peu et puis, se forçant à faire bonne contenance, il se dirigea vers le reporter :

— Tiens ! Rouletabille, fit-il, qu’étiez-vous donc