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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/186

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LES ÉTRANGES NOCES

devenu ? Tout le monde ici était très inquiet de votre sort…

Rouletabille lui serra la main avec un grand naturel.

— C’est ce que mes confrères me disaient, répondit-il. Mais heureusement il ne nous est rien survenu de désagréable. Nous avons fait un petit tour dans l’Istrandja-Dagh et, après quelques aventures sans grande importance, nous avons eu la chance d’assister à la prise de Kirk-Kilissé.

— En vérité ! s’écrièrent tous les confrères.

— Mes compliments ! fit Marko le Valaque, dont le front se rembrunit… ça a dû être une belle journée ! J’ai entendu dire que la bataille avait été acharnée !

— Oh ! terrible ! proclama Rouletabille. Je n’ai encore assisté à rien de comparable ! On s’est battu pendant plus de vingt-quatre heures dans cette ville avec une rage, un désespoir chez ceux-ci, un enthousiasme chez ceux-là qui, à mon avis, n’a encore été atteint en aucune bataille moderne !

— Oh ! raconte-nous ça ! s’écriaient tous les reporters. Tu peux bien nous donner ces quelques détails… ça ne t’empêchera pas d’avoir eu la primeur de la nouvelle…

— Je n’ai jamais été un mauvais confrère, dit Rouletabille, et je n’ai jamais refusé un service à un camarade. Eh bien, sachez donc que les troupes de Mahmoud Mouktar pacha s’étaient retranchées forte-