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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/217

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DE ROULETABILLE
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— Oh ! monsieur, c’est comme si c’était déjà fait. Vous pouvez compter sur moi, jura le moine.

— Alors, attendez !…

Rouletabille s’approcha de la table et écrivit :

« J’ai tout compris, mon amour. Pardonne-moi ! Ton petit Zo te dit adieu pour toujours. Il ne te survivra pas. »

Il n’avait pas écrit le dernier mot de ce message suprême qu’un gros sanglot éclatait derrière lui. El se retourna. C’était La Candeur qui avait lu la lettre par-dessus son épaule.

— Oh ! Rouletabille ! Rouletabille ! gémit La Candeur, ça n’est pas vrai, dis, que tu vas mourir ?… Dis-moi que ça n’est pas vrai !…

Rouletabille, ému de cette douleur fraternelle presque autant que de la sienne, hocha lentement la tête, tendit la lettre à M. Priski, et serrant la bonne grande patte de La Candeur avec ce geste de condoléance que l’on voit si souvent aux enterrements, lui dit :

— On raconte que l’on ne meurt pas d’amour, nous verrons bien…

— Ah ! mon Dieu ! il va se laisser périr !… pleura La Candeur.

— Surtout, jeune homme, n’attentez pas à vos jours, dit M. Priski, la religion le défend…

Et il ajouta avec une grande émotion :

— La religion, voyez-vous, il n’y a encore que ça !

— On est bien dans votre couvent, monsieur Priski ? questionna Rouletabille.