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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/229

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DE ROULETABILLE
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Kilissé. Comme ils montraient des papiers corroborant leurs dires, ils furent assez bien traités et renvoyés à un kachef, qui les renvoya à un kaïmakan, qui les renvoya à… Dédéagatch !…

Ainsi escortés des Turcs étaient-ils arrivés rapidement à l’endroit qu’ils désiraient atteindre.

Ce petit port de Dédéagatch voyait passer depuis deux jours plus de troupes qu’il n’en avait connu en quarante ans. C’est que la Turquie avait résolu d’attendre l’ennemi aux rives de Karaagutch et de lui infliger un échec qui la vengerait de la surprise de Kirk-Kilissé. Aussi si l’on envoyait sur cette ligne tout ce dont on disposait de troupes à Constantinople, le sud de la Macédoine expédiait, de son côté, par Dédéagatch, les divisions du littoral.

Il fallait se presser, si l’on ne voulait pas être coupé de Constantinople, car le bruit courait qu’on avait vu de la cavalerie ennemie dans les environs de Rodosto.

D’autre part, Dédéagatch ne pouvait plus compter sur ses communications par mer, la flotte grecque faisant déjà la police de la mer Égée.

Aussitôt arrivés à Dédéagatch, les trois reporters, M. Priski et Tondor se séparèrent pour chercher au plus vite Kasbeck et Ivana, mais ils acquirent bientôt la certitude qu’ils étaient partis la veille de l’hôtel de la Mer-Égée, avec une suite composée de quelques cavaliers albanais et qu’ils avaient pris, à travers la campagne, le chemin de Salonique.