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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/23

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DE ROULETABILLE
19

l’arrivée de l’envoyé spécial de la Nouvelle Presse de Paris, grand quotidien dont le tirage rivalisait avec celui de l’Époque, il restait le maître d’expédier les télégrammes les plus saugrenus à une feuille qui était lue dans le monde entier. Connaissant la réputation de Rouletabille et ayant reçu de Paris des instructions pour ne point se laisser distancer par le reporter de l’Époque, il n’avait point manqué, à Sofia, de surveiller celui-ci et n’avait pas cessé d’inventer des bruits sensationnels, des nouvelles de la dernière heure qui bouleversaient la Bourse. Il était la bête noire de Vladimir Petrovitch, qui l’accusait de manquer de moralité !  !

— Fiche-nous la paix, avec ton Marko ! gronda La Candeur ; on dirait que tu ne penses qu’à lui…

— Croyez-vous toujours qu’il nous a suivis dans l’Istrandja ?… demanda Rouletabille sur un ton assez ironique.

— Monsieur, vous avez tort de vous moquer de moi ! répliqua Vladimir.

— Quand je pense, reprit La Candeur, que, dans les premiers jours de notre voyage, Vladimir regardait à chaque instant derrière lui pour voir s’il n’apercevait pas à l’horizon le nez de Marko ! |

Et il se mit à rire.

— Ne « blague » pas !… protesta Vladimir, je t’en supplie, ne « blague » pas… Tu ne sais pas ce que peut entreprendre un Valaque qui s’est fait journaliste !…