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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/22

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LES ÉTRANGES NOCES

part en peu de mots de leurs mutuelles aventures. Chacun pensait à Gaulow.

Les tentes furent dressées ; on soupa, car Athanase Khetew avait apporté des provisions. Après souper, Ivana se retira, sur un bonsoir bref, sous sa tente, et Rouletabille dicta un article à La Candeur. Ce dernier, les articles terminés, les glissait dans de grandes enveloppes sur lesquelles il inscrivait le titre et la date de l’article ; puis il mettait le tout dans une serviette de maroquin qui ne le quittait jamais. Ainsi faisait-il, depuis que les jeunes gens avaient quitté Sofia et qu’ils étaient entrés dans l’Istrandja-Dagh.

Quand l’article fut achevé, Vladimir s’écria :

— Je vois d’ici le nez de Marko le Valaque, quand « notre journal » publiera la série des « correspondances » de Rouletabille ! Ce pauvre Marko en fera certainement une maladie !…

Nous avons déjà eu l’occasion de dire[1] que Marko le Valaque était un journaliste d’occasion, comme il en surgit toujours dans les moments troubles ; fort méprisé — avec raison — des professionnels, ayant fait tous les métiers et ayant montré dans chacun une bien petite conscience. Son rôle, dans le moment, lui paraissait immense. Il ne manquait point en effet d’importance. En attendant

  1. Dans le premier épisode de Rouletabille à la guerre : Le Château Noir.