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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/231

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DE ROULETABILLE
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vons aller au-devant d’Ivana, c’est Ivana qui viendra au-devant de nous !

— À Constantinople ?

— À Constantinople !

— Mais tu perds la tête !…

— Non ! Écouté-moi bien et saisis… Ivana suit Kasbeck ; Kasbeck court après Abdul-Hamid. Je fais venir Abdul-Hamid à Constantinople où bientôt nous voyons arriver Kasbeck et Ivana !… Qu’est-ce que tu dis de ça ?…

— Épatant !… Mais comment vas-tu faire venir Abdul-Hamid à Constantinople ?…

— Eh ! il y a un moyen sûr ; le faire monter sur un navire étranger, anglais ou allemand, qui n’aura rien à craindre des croiseurs grecs.

— Mon cher, permets-moi de te dire que ce n’est pas l’intérêt du gouvernement actuel de faire venir dans la capitale un sultan qui y a conservé de nombreux partisans !

— C’est encore moins son intérêt de le laisser à Salonique où il peut être proclamé à nouveau sans que le gouvernement central ait le pouvoir de s’y opposer !…

— Si le gouvernement craignait quelque chose de ce genre, reprit l’entêté La Candeur, il n’attendrait point Rouletabille pour faire revenir dans le Bosphore le sultan détrôné… Pour moi ils ne le feront point bouger de Salonique tant qu’ils resteront maîtres de la ligne du Sud… Voilà mon opinion.