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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/239

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DE ROULETABILLE
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de reporters français, qu’il s’agissait de vous, car il nous avait dit que vous aviez avec vous une jeune fille, la propre nièce du général Vilitchkov, mort assassiné quelques jours avant la déclaration de guerre.

— C’est bien de nous qu’il s’agit, messieurs, dit Rouletabille, Et si cette jeune fille n’est point ici, c’est qu’elle nous a quittés récemment.

— On avait dit à Athanase Khetew qu’elle s’était battue au premier rang à Demir-Kapou.

— C’est exact.

— Et que depuis, poursuivant l’ennemi avec l’avant-garde de l’armée, elle n’avait cessé de se trouver aux avant-postes… Aussi Athanase Khetew cherche-t-il Mlle Vilitchkov sur tout notre front… Enfin, vous pourrez toujours lui donner de ses nouvelles. Il en sera fort heureux quand il va revenir…

— Il doit donc revenir ici ?…

— Mais aux premières heures du jour, je crois… Il nous a quittés pour allier jusqu’à Baba-Eski et revenir…

— Et vous êtes sûr qu’il va revenir ?

— Oh ! absolument sûr, monsieur ; il nous a laissé son prisonnier.

— Hein ? fit Rouletabille, en dissimulant autant que possible l’émotion soudaine qui l’avait entrepris… Quel prisonnier ?…

— Oh ! un prisonnier auquel il a l’air de tenir beaucoup et pour lequel il a les plus grands soins…