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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/249

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DE ROULETABILLE
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ce couteau dans le cœur et il n’en serait plus jamais question.

— Garde-t’en bien, malheureux ! fit Rouletabille, très ému… Jure-moi que tu ne toucheras pas à un cheveu de sa tête !

— Il est donc ton ami, maintenant, le brigand ?

— Jure-moi cela ?

— Eh ! c’est entendu, que faut-il faire ?

— Tu vas voir comme c’est simple ! Tu commences à jouer avec Vladimir, les autres viennent et jouent… Moi, je m’en mêle. Alors, tu pars et tu viens ici. Pendant que nous faisons le boniment de l’autre côté, tu profites de l’inattention des gardiens pour attirer le regard du prisonnier ; tu lui montreras le couteau et tu lui diras ou feras comprendre que tu désires couper ses liens, d’abord il sera étonné et puis se prêtera à l’opération en élevant les bras ; une fois les bras délivrés il coupera lui-même les liens des jambes et il s’enfuira par la petite fenêtre.

— Il y a les barreaux ! dit La Candeur.

— S’il n’y avait pas les barreaux, je n’aurais pas besoin de toi !… Tu es homme à me les desceller d’un coup !

La Candeur prit un barreau dans son énorme poing et commença de le tordre en le tirant à lui.

— Je sens qu’il vient, dit-il.

— Eh bien, je te laisse !… Il faut que tout soit prêt dans un quart d’heure, À ce moment, je crierai de toutes mes forces, et tu m’entendras parfaitement