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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/251

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DE ROULETABILLE
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Du plus loin qu’il les aperçut, il leur proposa une partie. Rouletabille se récria joyeusement et aussitôt jeta tout l’argent sur la table en proclamant qu’il allait tenir la banque.

Les soldats aussitôt accoururent et les deux gardiens qui s’étaient tenus jusqu’alors à l’intérieur du réduit se montrèrent sur le seuil. Le jeu commença. Au bout de cinq minutes, les sous-officiers, voyant que la banque perdait toujours et qu’il suffisait à Vladimir de mettre une pièce sur un numéro pour qu’il fût couvert d’or par Rouletabille, qui annonçait les numéros qu’il voulait, risquèrent quelques levas et gagnèrent. Comme il était entendu, La Candeur alors s’esquiva. L’officier survint, qui fut heureux à son tour. On se bousculait autour de la table ; les deux gardiens étaient maintenant tout à fait sortis du réduit. Ils étaient montés sur une pierre et ne prêtaient d’attention qu’au jeu.

Un quart d’heure se passa ainsi, puis Rouletabille s’écria tout à coup :

Trente-six, rouge, pair et passe !…

Il y eut des cris, des exclamations, tout un tumulte, car Vladimir, sur un coup d’œil de Rouletabille, avait chargé le trente-six. La banque avait sauté ! L’officier et les sous-officiers applaudirent. Viadimir et les soldats firent chorus.

Rouletabille alors ordonna à Vladimir de prendre à son tour la banque, ce qu’il fit sans dissimuler du reste son peu d’enthousiasme. Rouletabille avait