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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/278

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LES ÉTRANGES NOCES

— Oui, déclara d’un air entendu La Candeur, quelle boîte aux ordures !

— Quelle tombe plutôt… rectifia le drogman. Ça doit être plein de cadavres là-dedans !… mais ces scaphandriers ne doivent pas voir grand’chose…

— C’est ce qui vous trompe… fit le lieutenant de vaisseau. Je les ai assez vus pour vous dire qu’ils sont parfaitement équipés et qu’ils jouissent du dernier confort moderne, si j’ose m’exprimer ainsi. Avec cela ils peuvent se mouvoir comme ils veulent sans être retenus, comme jadis, par ces fils et ces tuyaux de caoutchouc qui en faisaient des prisonniers…

— Mais alors ! capitaine, comment font-ils pour respirer ? demanda le premier secrétaire.

— Ils respirent grâce à un réservoir en tôle épaisse dans lequel on a emmagasiné l’air sous une pression très forte. Ce réservoir est fixé sur le dos par le moyen de bretelles. Dans ce réservoir, l’air maintenu par un mécanisme à soufflet ne peut s’échapper qu’à sa tension normale. Deux tuyaux, l’un inspirateur, l’autre expirateur, partent du réservoir et aboutissent à une sphère de cuivre garnie de grosses lentilles de verre qui est vissée sur le col du scaphandrier… Celui-ci porte en outre à sa ceinture un petit appareil d’éclairage électrique qui est des plus simples et des plus commodes et qui donne, dans l’eau, une lumière blanchâtre très satisfaisante pour y voir à une quinzaine de mètres.