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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/282

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LES ÉTRANGES NOCES

tillerie, lui fit rapidement prendre le chemin qui conduisait à Dolma-Bagtché. Quand ils arrivèrent à l’échelle ils s’entendirent héler du fond d’un caïque. C’était Vladimir.

— Eh bien ? demanda Rouletabille en sautant dans le caïque.

Vladimir désigna la grande ombre d’un vaisseau en rade.

— Le Loreleï, fit-il.

— Alors, y a-t-il…

Il était haletant, ne cachant pas son angoisse.

— Oui, dit Vladimir, je l’ai vu…

— Tu as vu Kasbesk ? reprit Rouletabille d’une voix rauque.

— Oui, il est descendu du Loreleï

— Tout seul ?…

— Tout seul…

— Mon Dieu ! gémit le reporter, et il se prit la tête dans ses mains.

Pour lui, c’était le pire, la catastrophe… et pour elle… « La pauvre enfant !… La pauvre enfant !… » D’abord il ne sut dire que cela et il pleura. Il n’y avait plus aucun doute à avoir : Kasbeck était arrivé à temps à Salonique pour « apporter » Ivana à Abdul Hamid… et, après avoir fait ce beau cadeau au sultan détrôné, il était redescendu tout seul du Loreleï, abandonnant Ivana aux fantaisies de son maître.

Autour de Rouletabille, Vladimir, La Candeur, Tondor se taisaient.