Aller au contenu

Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
305

Alors sa main descendit à sa ceinture et il toucha l’appareil électrique brisé.

C’était un accident tout naturel dont il ne comprit pas tout de suite l’importance, mais qui cependant lui donna le frisson, car sa situation devenait redoutable au fond de cette eau et au fond de cette nuit.

Cependant il ne saisit point tout de suite la possibilité d’une catastrophe. Il se raidit contre la peur et appela à lui toute son intelligence, toute sa lucidité. En somme, il n’était point perdu au centre d’une chose inconnue. Il était dans une chambre dont il connaissait le chemin.

Il lui fallait revenir sur ses pas, voilà tout… sans perdre la tête, en suivant très exactement le mur… Pour venir jusque-là, il avait compté deux corridors avant le corridor de la pièce d’eau.

Il s’appuya au mur et, du pied, chercha son pic qui pouvait lui être utile. Sa jambe en heurta le manche de bois, qui se dressait flottant entre deux eaux. Il le saisit et alors commença la marche à rebours.

Ah ! voilà le premier couloir.

Là, il lâcha le mur et, orientant avec soin ses semelles de plomb, il s’avança, les bras tendus.

Il se félicita d’atteindre bientôt l’autre angle du mur, de l’autre côté de l’entrée du couloir. Et il continua, le long du mur, sa marche tâtonnante.

Voici le second corridor… Il marche… il marche encore…