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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/328

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LES ÉTRANGES NOCES

demandé du temps… Et puis, de son côté, Kasbeck voulait prendre ses précautions avec les trésors… avant de te donner à moi… Cela se comprend… Cet eunuque est un extraordinaire commerçant !

— Ils le sont tous, petit Zo !… Et quel commerce !…

Elle poussa encore un soupir :

— Ah ! quand allons-nous partir ?

— Écoute, Ivana, sais-tu ce que j’ai pensé… J’ai pensé que puisque la guerre allait être finie, comme je te l’ai écrit — on parle déjà d’armistice depuis affaire de Tchataldja — j’ai pensé que nous pourrions bien partir pour Paris…

— Oh ! oui, petit Zo !… oui !… oui !… Paris !…

Elle tremblait de bonheur en évoquant Paris, l’école, la faculté, l’hôpital, où elle retrouverait ses camarades et ses travaux.

— C’est à Paris que nous nous marierons ! fit Rouletabiile.

— Mais le général Stanislawoff ne voudra pas ! Il tiendra à ce que la cérémonie ait lieu à Sofia.

— Le général fera ce que je voudrai ! déclara le reporter, il n’a rien à me refuser !

— Bien ! bien ! Oh ! certes, Paris, oui… je préfère ! fit-elle en se blottissant contre lui.

— Tu comprends, nous avons besoin l’un et l’autre d’oublier bien des choses… Il faut mettre un peu d’Occident entre notre bonheur et le passé… En France, ma chérie, nous nous retrouverons tout à