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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/33

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DE ROULETABILLE
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lage de cette petite fortune, attends. Nous en parlerons tout à l’heure de ta veine.

Et il ajouta :

— C’est donc cela que tu proposais toujours à ces messieurs du Château Noir, une rançon de quarante mille francs !…

— Mais oui, gémit La Candeur ; j’ai bon cœur, moi !…

— Avec l’argent des autres c’est facile d’avoir bon cœur, émit Vladimir. À ce moment-là, j’avais encore presque tout mon argent dans ma poche, mais La Candeur n’hésitait pas à en disposer comme s’il était déjà dans la sienne !…

— C’était pour le bien de la communauté, répliqua La Candeur…

— Tu as bon cœur, gronda Rouletabille, mais je me demande si, au fond, tu n’es pas aussi crapule que Vladimir !…

— Monsieur, dit Vladimir en se levant, j’affirme que vous me faites beaucoup de peine !…

Et il voulut s’esquiver, mais Rouletabille le retint et lui demanda sur un ton sec, qui fit pâlir le jeune Slave :

— D’où vient l’argent ?

— Monsieur, je vous assure qu’il vient fort honnêtement de la vente de l’invention de ma cuirasse… je tiens cette cuirasse d’un de mes amis de Kiew, qui a passé plus de dix ans de sa vie à l’inventer, à la perfectionner, enfin à en faire un véritable objet d’art