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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/335

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DE ROULETABILLE
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— Certes ! elle n’était pas généreuse !… accorda Ivana.

— Pas généreuse ! Dis donc que ce joli monsieur te faisait chanter tout simplement avec ta promesse inconsidérée…

— Oh ! Zo !… Ne parle pas ainsi de ce malheureux garçon !

— Pourquoi pas, je te prie ?… Est-ce que tu l’aimais ?… Est-ce que tu lui avais dit que tu l’aimais ?…

— Ça, jamais !

— Et il savait bien que tu ne l’aimais pas !…

— Il pouvait s’en douter…

— S’en douter ?… Il était parfaitement sûr que nous nous aimions tous les deux !… et c’est pour cela qu’il avait hâte avant tout de jeter cette tête entre nous deux !… Il savait bien que tu n’étais pas une femme à revenir sur ta parole, et il voulait, au prix de cette tête, t’avoir malgré toi ! c’est-à-dire malgré ton amour pour un autre !… Aussi je ne te cacherai pas plus longtemps mon opinion : ton Athanase, il me dégoûte !…

Cette déclaration sembla produire un excellent effet sur l’esprit d’Ivana.

— Mon Dieu ! puisque nous ne sommes pour rien dans sa mort, fit-elle, ce que tu me dis là, petit Zo, me console un peu de l’avoir trompé et de lui avoir soustrait un prisonnier qui lui était plus précieux que moi-même !…