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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/339

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DE ROULETABILLE
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Les nuits suivantes, Kasbeck y descendait seul ; mais je redoutais quelque accident et j’avais exigé que Canendé hanoum fût avertie qu’elle devrait remettre ta chère personne entre mes mains aujourd’hui à cinq heures, sans quoi je menaçais de tout dévoiler !… Hier même, prévoyant quelque funeste contretemps, je fis écrire par Kasbeck cette lettre que j’ai remise aujourd’hui à Canendé hanoum. Du reste, Kasbeck comprenait très bien mes craintes et ne fit aucune difficulté pour me donner cette « assurance » que je lui dictais : il était persuadé que je ne tenais qu’à toi !… Et c’est la vérité, tu le comprends !… Je n’ai pas gardé un morceau de tous ces trésors-là !… Le premier sac de joyaux que j’avais rapporté, je l’ai remis à Kasbeck le lendemain, pour lui prouver la réalité de mes recherches et de ma découverte ! Ces richesses ne m’appartiennent pas ! Elles appartiennent aux crimes qui les ont accumulées ! Il m’eût semblé que si j’en détournais quoi que ce fût, elles nous porteraient malheur !… Eh bien, Ivana, c’est vrai que ces trésors portent malheur… Après avoir porté malheur à Abdul-Hamid et à Gaulow, ils viennent de causer la perte de Kasbeck !…

« La Candeur et moi, cette nuit, près de la pièce d’eau, dans le jardin d’hiver, nous avons en vain attendu le retour de Kasbeck… Et comme il ne revenait pas, j’ai revêtu à mon tour l’habit de scaphandrier et je suis descendu dans la vasque. Là j’ai trouvé la vasque fermée, et la porte si bien close que l’on eût