Aller au contenu

Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
343

— J’y avais pensé, monsieur… comme ça elle n’aura plus rien à dire !…

— Quel âge a-t-elle ?… demanda Rouletabille, un peu gêné.

— Ah ! devinez, pour voir.

— Eh bien ! mais dans les cinquante-cinq ans, répondit Rouletabille, qui voulait être aimable.

— Vous n’y êtes pas, fit l’autre, vous n’y êtes pas du tout !… Peste ! cinquante-cinq ans ! Comme vous y allez !… Si elle avait cinquante-cinq ans, j’aurais certainement hésité avant de me dévouer !… proclama Vladimir.

— Alors, elle n’a pas dépassé la cinquantaine ?

— De moins en moins… Rouletabille… vous y êtes de moins en moins !… elle en a soixante-deux !… avoua l’autre avec jubilation.… Ah ! j’ai voulu voir l’acte de naissance… Soixante-deux.… c’est admirable !…

— Et peut-être une maladie de cœur ! ajouta Rouletabille, qui avait enfin compris Vladimir et qui, un peu dégoûté, ne demandait qu’à changer de conversation.

Et il allait s’échapper quand Vladimir le rappela :

— Écoutez, Rouletabille… j’ai une proposition à vous faire… Dans un an, deux au plus… la vieille dame n’existera plus…

— Saprelotte !… s’exclama Rouletabille, vous n’allez pas l’assassiner !

— Pensez-vous ? Non, c’est le docteur qui le lui a