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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/354

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LES ÉTRANGES NOCES

quitté Salonique que trois semaines après le départ de Kasbeck, c’est-à-dire si tu n’es arrivé à Constantinople que lorsque nous en étions partis…

— Eh ! monsieur, je l’ai vu si bien qu’il a voulu me reprendre à son service… il était assez embarrassé dans le moment, se trouvant séparé de tous ses serviteurs… Il n’avait retrouvé à Constantinople que Stefo le Dalmate presque guéri de ses blessures et ça avait été bientôt pour le perdre… et, ma foi, dans une aventure assez sombre que je parvins à me faire conter et qui me détourna, tout à fait, de reprendre du service chez lui… Il s’agissait de certaines recherches à faire sous le Bosphore… dans le plus grand secret. Il s’agissait aussi d’endosser un bien vilain appareil qui m’apparut redoutable et que Kara-Selim venait de recevoir de Londres… une espèce de scaphandre… vous voyez d’ici quel métier on me proposait. « Tu n’as pas besoin d’avoir peur, me disait Kara-Selim ; je descendrai sous l’eau toujours avec toi… je te défends même d’y aller sans moi ; c’est pour avoir voulu aller se promener sans moi sous le Bosphore que Stefo le Dalmate est mort et qu’on ne l’a plus jamais revu. »

M. Priski n’en dit pas plus long, car il s’aperçut que Rouletabille était devenu d’une pâleur de cire et il crut que le jeune homme allait se trouver mal !…

— Vite ! une carafe d’eau ! commanda La Candeur.

M. Priski se sauva.

— Remets-toi, dit la Candeur, tu es pâle comme