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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/36

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LES ÉTRANGES NOCES

heurté sur votre palier contre une grande dégingandée vieille dame aux cheveux couleur de feu qui paraissait un peu folle et qui sortait de chez vous sans manteau, et le chapeau en bataille sur son postiche qui avait perdu tout équilibre.

— Oh ! monsieur Rouletabille, que vous a fait la princesse pour que vous la traitiez de la sorte ?…

— Elle m’a dit tout simplement ceci, mon cher monsieur Vladimir : « C’est bien à monsieur Rouletabille que j’ai le plaisir de parler ?… Vladimir m’a beaucoup parlé de vous. Je vous prie ! permettez-moi de me présenter à vous ! Je suis une vieille amie de la famille de Vladimir et je m’intéresse à ce garçon qui a beaucoup de talent et qui envoie au journal l’Époque de Paris de si jolis articles, ma parole ! »

— La princesse vous a dit cela ? fit Vladimir qui, cette fois avait rougi jusqu’à la racine des cheveux.

— Naturellement… je lui ai même répondu : « Mais parfaitement, madame… c’est Vladimir qui écrit mes articles et c’est moi qui porte à la poste les articles de Vladimir ! »

— Dieu, que c’est drôle ! exprima assez nonchalamment Vladimir.

— Pour savoir si c’est drôle, j’attendrai la suite de l’histoire… déclara, d’une voix menaçante, Rouletabille.

Rappelé à l’ordre, Vladimir toussa et continua :

— Je vous disais donc, à propos de cette fourrure, qu’il n’eût tenu qu’à moi de la vendre, car enfin la