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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/37

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DE ROULETABILLE
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princesse — la princesse Kochkaref… de la fameuse famille Kochkaref de Kiew… les Kochkaref sont bien connus…

— Allez !… mais allez donc…

— …Car enfin la princesse, qui est une vieille amie de ma famille et qui me veut beaucoup de bien, m’a dit plus d’une fois, cependant que j’admirais ce magnifique manteau : « Vladimir, s’il vous fait envie, mon ami, il est à vous ! »

— Petit misérable ! jeta Rouletabille…

— Ah ! monsieur, calmez-vous, je ne mange pas de ce pain-là ! interrompit Vladimir avec une admirable expression de dégoût ! C’est ce que, chaque fois qu’elle parlait ainsi, j’ai fait comprendre à la princesse qui, voyant qu’elle me froissait dans mes sentiments naturels, voulut bien ne pas insister. Mais voici ce qui arriva. Ce manteau était l’objet de la jalousie de quelques amies de la princesse qui en discutaient le prix de façon fort déplaisante et qui ne voulaient point croire qu’elle l’eût payé cinquante mille roubles à un marchand de Moscou… à cause de quoi la princesse m’avait dit :

« — Vladimir, pour les faire taire, ces péronnelles, vous devriez un jour ou l’autre porter ma fourrure au clou, la faire estimer, refuser bien entendu le prix que l’on vous en offrirait, et revenir avec mon manteau en proclamant la somme que l’on était prêt à vous avancer dessus !… »

« Voilà ce que m’avait dit la princesse, et voilà ce