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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/364

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LES ÉTRANGES NOCES

affaire à Athanase ! Il était tout à fait inutile de perdre son temps. Athanase était arrivé en retard, mais il avait livré la tête de Gaulow tout de même !…

Et maintenant, qu’est-ce qu’il leur préparait ?…

Il fallait fuir ! fuir sans perdre une seconde !

Ivana, s’étant libérée brutalement des femmes qui l’accablaient de leurs soins, accourait à son tour. Mais Rouletabille avait fait signe aux deux reporters et tous deux protestèrent quand la jeune femme laissa tomber le nom d’Athanase,

Athanase était mort !… bien mort !

Malheureusement, à ce moment critique, La Candeur, pour finir de rassurer Madame Rouletabille, eut le tort d’ajouter.

— Je le sais mieux que personne, allez, madame !… C’est moi qui l’ai tué !…

Ivana regarda La Candeur comme une folle et puis, sans rien dire, se serra en frissonnant contre Rouletabille, qui eût bien giflé La Candeur s’il en avait eu le temps ; mais il estima qu’il était plus pressant de prendre Ivana dans ses bras et de la transporter dans l’auto, qui démarra aussitôt, saluée par les gestes obséquieux de M. Priski et par les protestations de dévouement de La Candeur et de Vladimir ! Elle partit à toute allure, dans la nuit, pour un pays inconnu, où les jeunes mariés espéraient bien ne pas rencontrer Athanase.

En attendant, son ombre les poursuivait et ils ne pensaient qu’à lui.